Le samedi 21 décembre de l’année 96, à trois jours de la naissance du Christ, François LOUGAH était emporté à jamais par la grande Faucheuse, tirant sa révérence à la PISAM. En 2013, l’ancien Red Chef de Frat Mat, LEBRY Léon Francis, publiait aux Éditions NEI-CEDA et Présence Africaine, ’’LOUGAH, Coulisses d’un artiste’’, lui consacrant une œuvre biographique de 205 pages faites de révélations sur la sulfureuse et incandescente vie de l’une des plus belles « bêtes » de la scène musicale ivoirienne.
À fleuret moucheté, et donc loin des quolibets et autres ragots, le journaliste – écrivain retrace un pan de ce que l’imagerie populaire ivoirienne a convenu d’appeler « La vie de LOUGAH », mais que très peu connaissent en réalité.
Ses débuts dans la musique et sa rencontre avec son épouse, la Française de Saint Denis-Le-Vêtu, en Normandie, Nicole (Thérèse Louise Léa) GIRARD. La rencontre a eu lieu en 1962 dans un parc à Nogent-Sur-Seine (une banlieue de Paris), au sortir d’un radio-crochet auquel Lougah venait de participer…
Mais bien avant Nicole GIRARD, Lougah aura un premier fils prénommé Thierry, né d’une rapide « aventure nègre » (selon LEBRY Léon Francis) en 1960, avec une jeune antillaise.
Avec Nicole Girard, celle qui sera son épouse, ils auront trois enfants : Caroline, Stéphanie et leur garçon, Lionel Girard LOUGAH.
En 1974, la star rencontre une autre jeune fille, Danièle Zouzou, à Adjamé 220 Logements. L’artiste lui conte fleurette, baratin sur baratin. Bagou n’est plus bagou. La petite est fan et rêve. De ce lit, naitra un autre garçon prénommé Jean-François…
À la suite d’une autre aventure avec une autre jeune nana métis, Lilly de Grand Bassam, naitra en 1976, un autre fils de Lougah, Louis-Philippe Lougah…
Bref, ce livre biographique de LEBRY Léon Francis est une véritable randonnée dans les sinuosités de la vie trépidante de cette icône de notre histoire musicale. En vérité, l’homme a vécu « la belle vie », sans domicile fixe, au gré des pérégrinations de sa carrière artistique et de sa vie sentimentale et amoureuse…
Dans le secret des dieux, l’auteur raconte comment à deux reprises Lougah François s’est joué du pauvre, discret, timide et taciturne Mimi Bass. MIMI Yépé David dit Mimi Bass, Auteur-Compositeur fécond et musicien bassiste de talent, est le véritable auteur-compositeur des titres Kouglizia (1983) et Béhi (1984) qui ont apporté succès, gloire, notoriété et… argent à Papa national. Mais en réalité, non seulement Lougah déclarera ces deux titres à son nom propre auprès de la SACEM et du BURIDA comme s’il en était le véritable auteur-compositeur, mais pire, il ne versera aucun sou en contrepartie à son jeune frère Mimi Bass pour le contenter un tant soit peu…
De guerre lasse, Mimi Bass a quitté ce monde en 2012, après François Lougah. Dans la misère, la pauvreté, et dans l’indifférence des Ivoiriens.
En 1983, et comme nous le relate l’auteur, l’artiste s’était fait proprement virer par son épouse qui avait déjà quitté le domicile conjugal avec ses enfants, la Française Nicole GIRARD. Elle qui est restée si discrète tout ce temps, si effacée, si silencieuse. La mère de Caroline, de Stéphanie et de Lionel n’en pouvait plus. Blasée, fatiguée, lassée des escapades et autres « fugues » de sa star d’époux qui tombait toujours en brousse. Après un spectacle à Yamoussoukro, le « Cibouè national » qui avait eu vent de leur rupture, remis 2 000 000 de f cfa à Lougah pour son épouse, comme pour implorer sa clémence. Mais rien n’y fit. Nicole Girard LOUGAH qui avait quitté le domicile conjugal avec ses gosses, et qui venait d’aménager dans une autre maison à Blockhauss, ne se remettra plus jamais en ménage avec l’auteur de Pécoussa…
LEBRY Léon Francis ne manque pas aussi de relater l’union « blaguer – tuer » de Lougah d’avec la provocatrice et aguicheuse, Élisabeth Tshala Muana Mouikadi… La chanteuse Zaïroise dont la légende disait qu’elle avait des reins de roseau, était belle et attirante à souhait. Et les têtes, elle en avait fait tourner à Abidjan. L’auteur raconte que c’est dans les coulisses d’un spectacle à l’Ivoire que la flamme s’alluma en Lougah. Tshala Muana annoncera même leur mariage dans la presse, devant un Lougah circonspect, un peu pris de court. Mais les mélomanes comprendront plus tard que ce fut un jeu, un buzz de la Zaïroise pour être sous les feux des spotlights. Car en réalité, son amour d’imprésario, le Burkinabé Ram OUÉDRAOGO, était en embuscade et veillait sur sa muse. Et notre Papa national l’a appris à ses dépens…
Cette autre idylle manquée avec la reine du Mutuashi des bords de la lagune Ébrié a failli rendre dingue notre grand Lougah…
Bref, comme le dit l’auteur, il aurait préféré baisser le rideau lui-même. Hélas, la Faucheuse l’a fait pour lui. D’une vie faite de strass et de paillettes, d’une vie de star aimée, adulée, voire vénérée, l’un des plus grands de la chanson moderne ivoirienne finira sa vie chez son petit frère, Paul Depley, avec vue sur la mort. Quelque part. Dans une cour. Dans le sous-quartier d’Abobo Avocatier… Rideau !!!
Manu Waah
François Lougah, l’artiste avec ses contrastes ( du titre de l’un de ses succès) ses excentricités. Mais certainement l’un des meilleurs de sa génération et tout simplement de la musique moderne ivoirienne.
Bien des révélations
He never showed or talking about his kids